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Cérémonie du 11 novembre 2011
Cérémonie du 11 novembre - Discours de François Deligné - 11 novembre 2011
Madame la Ministre,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants d’associations d’Anciens combattants,
Mesdames, Messieurs les représentants des forces armées, de la sécurité publique et de la sécurité civile,
Mesdames, Messieurs les représentants des établissements scolaires,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Le 11ème jour du mois de novembre 1918 – à la 11ème heure – s’achevait la première guerre mondiale d’un XXème siècle qui allait se relever terrible et meurtrier.
Cette commémoration nous rassemble aujourd’hui dans un élan de souvenir national.
Nous nous rappelons de l’Armistice signée à Rethondes. Nous voulons entretenir une mémoire qui ne peut plus compter pour cela sur les témoins les acteurs directs de ce conflit, tous disparus.
La présence aux côtés des associations d’anciens combattants, aujourd’hui, de la Maire enfant – Marion DUVAL – et de membres du CME nous assure de la préservation de ce devoir de mémoire. Qu’ils en soient remerciés au nom de toutes les victimes civiles et militaires.
Notre mémoire collective restera à tout jamais marquée par cette hécatombe… L'Europe entière fut bouleversée et durement frappée ; en France, nous déplorâmes la perte de plus d’un million et demi de vies humaines sur les 40 millions d’habitants d’alors. Chaque commune, chaque famille a payé son dû pour les morts, mais aussi les 3 millions de blessés, de mutilés, de « gueules cassées »…
Nous avons entendu à l'instant prononcer les noms qui sont inscrits sur le monument aux morts. Chacun de ces noms représentent une existence, une personne, qui avait une vie, une famille, un métier, des rêves, des projets. Et la guerre a tout emporté !
Je veux vous parler de quelques unes de ses vies de Guyancourtois dont l'existence a été fauchée par la Grande Guerre.
Les ateliers généalogiques de l'association « Guyancourt Accueil », sous la conduite d'Alain SENSE, que je salue, ont mené un travail de mémoire remarquable en partenariat avec les Archives municipales. C'est grâce à ce travail que je peux aujourd'hui rappeler le parcours de trois combattants guyancourtois.
Évoquons d'abord Pierre FOLAIN, le fils du Maire, Georges Folain, un des principaux personnages mis en avant dans l'exposition « Guyancourt il y a 100 ans ». Pierre était destiné à la gestion de l’entreprise familiale. Ingénieur de l’école centrale, mobilisé dès le début du mois d’août 1914, il rejoint très vite la région de Verdun. Après seulement quelques jours de combat, dans la défense de Gouraincourt. Nous sommes le 24 août 1914, 22e jour de cette si longue guerre. Pierre a 26 ans, célibataire, il est la première victime guyancourtoise.
Georges Folain, profondément touché, intériorisera son mal pour exercer dans l’intérêt général ses responsabilités d’élu. Il choisira de se retirer aux élections de 1919, marqué par des problèmes de santé, mais aussi, probablement, profondément atteint par le décès de son fils Pierre.
Souvenons-nous aussi d'Edmond BOUSSARD devenu Guyancourtois en 1897 en épousant Marguerite Dosse, dont la famille réside à Bouviers. Edmond est officier à l'école militaire de Saint-Cyr. Le 20 août 1914, il est envoyé au sud de Nancy. Il subit le feu des obus explosifs de l'artillerie allemande le 24 août et le lendemain il est engagé dans une offensive entre Landécourt et Romain, où les mitrailleuses allemandes le fauche avec d'autres.
Mortellement blessé, le capitaine Boussard décéde le 26 août 1914 dans l'ambulance n°1 de 74e Division d'Infanterie.
Âgé de 48 ans, il laisse une petite fille de 6 ans, Andrée, qui deviendra sténo-dactylo chez Roussel à Versailles. Sa veuve habitera à Bouviers jusqu'en 1931.
Citons enfin Maurice RENARD, ouvrier charcutier, fils d'ouvriers charrons normands venus trouver du travail à Guyancourt. Au moment de la déclaration de guerre, il fait son service militaire et se trouve mobilisé dès les premiers jours. À la mi août, il combat dans les Ardennes belges, l'armée française défendant le territoire de ce petit royaume neutre envahi par l'armée impériale. Son unité doit reculer dans l'Aisne fin août, puis dans la Marne début septembre. L’État-Major décide alors la contre-offensive : c'est la bataille de Marne qui commence pour sauver Paris. Le 9 septembre, Maurice Renard est porté disparu en Brie champenoise. Il a 21 ans. Sa famille restera à Guyancourt jusqu'en 1921.
Trois noms, trois victimes guyancourtoises, différentes – un bourgeois/un entrepreneur, un militaire, un ouvrier – tombées en un mois et demi après le début de la guerre. Cette Guerre mondiale en fera 36 autres dans ce qui était alors un petit village de 636 habitants.
Je sais que « Guyancourt Accueil » et les services municipaux travaillent ensemble pour rendre hommage à tous ces Guyancourtois, courageux et malheureux, qui ont laissé derrière eux des proches et des amis. Le centenaire de la Grande Guerre sera sans doute l'occasion de les célébrer grâce à ce travail.
Nous rendons hommage aujourd’hui comme chaque année à ces 39 morts, symboles de toutes les victimes de la Guerre, symboles des victimes de la folie des Hommes qu'elles soient civiles ou militaires.
Nous le faisons dans l'espoir qu'ils ne soient pas morts pour rien et que l'Europe aura retenu des horreurs des deux Guerres Mondiales et des Guerres coloniales que les peuples peuvent et doivent vivre en Paix dans la fraternité.