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Cérémonie du 11 Novembre - 11 Novembre 2008
Cérémonie du 11 Novembre - Discours de François Deligné - 11 Novembre 2008
Mesdames, Messieurs les élus,
Messieurs les représentants d’associations d’Anciens combattants,
Mesdames, Messieurs les représentants des forces armées, de la sécurité publique et de la sécurité civile,
Mesdames, Messieurs les représentants des établissements scolaires,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Le 11ème jour du mois de novembre 1918 - à la 11ème heure - s’achevait la première guerre mondiale d’un 20ème siècle qui a été particulièrement tragique dans l’histoire de l’humanité.
C’est la commémoration de cette date - emblématique et décisive - de notre histoire nationale et de notre mémoire collective qui nous rassemble aujourd’hui.
En célébrant ce 90ème anniversaire de l’Armistice signée à Rethondes, nous voulons résolument entretenir la flamme, alors que se sont éteints les derniers survivants, témoins, victimes ou acteurs, de ce conflit.
Notre mémoire nationale se doit de rendre un hommage - juste et nécessaire - à tous les combattants de toutes origines et de tous grades, qui ont loyalement répondu à la mobilisation des quatre coins de France ou de ce qui fut l’empire colonial.
Cette cérémonie - nécessairement empreinte de gravité - devient toujours plus indispensable, pour que chaque génération puisse entretenir le souvenir.
Présents aujourd’hui aux côtés des associations d’anciens combattants, nos jeunes collégiens ont su nous rassurer pour la préservation de ce devoir de mémoire. Qu’ils en soient remerciés au nom de toutes les victimes civiles et militaires de cette première guerre - effectivement mondiale.
Cette « Grande Guerre », la « sale guerre » - qui a hélas mérité son nom - doit rester dans nos mémoires comme l’exemple d’un conflit atroce et meurtrier pour les populations, mais surtout ressenti comme absurde par les combattants qui le firent.
Cette « sale guerre » a été marquée par l’enfer des tranchées, où nos héroïques « Poilus » ont enduré l’horreur, le sordide et la mort absurdes au quotidien. Dans ces tranchées - de boue et de sang - les hommes ont souffert, harcelés par de multiples assauts à la baïonnette ou à la grenade.
Des centaines de milliers d’hommes moururent ainsi dans ces batailles insensées pour la conquête ou la perte de quelques mètres carrés de terre.
Enlisée dans cette « sale guerre », toute la France, mise à feu et à sang par de terribles attaques - dont celle de Verdun reste la plus célèbre - assiste impuissante au sacrifice de tous ses soldats.
Notre mémoire collective, restera à tout jamais marquée par le funeste bilan de cette « innommable boucherie » : 52 mois de combats absolus, 65 millions d’hommes mobilisés, 8 millions de morts au combat, 6,6 millions de victimes civiles et 20 millions de blessés….
La France, allait être meurtrie par la perte de plus d’un million et demi de vies humaines sur les 40 millions d’habitants d’alors.
Chaque ville, chaque village, chaque famille a aussi payé son dû pour les trois millions de blessés, de mutilés, de « gueules cassées »…
Toute une génération allait être traumatisée, à l’image du désœuvrement des veuves et orphelins d’un pays dévasté.
Derrière ces chiffres effarants et accablants, ce sont des familles meurtries et des vies décimées – des noms qui résonnent encore à chacune de ces nécessaires commémorations.
Ce bilan montre comment, un continent et des pays qui réunissaient pourtant au 19ème siècle tous les atouts des progrès de la connaissance, de l’évolution du confort de vie, de la prospérité économique, aient pu les « investir » et les « dilapider » dans cette inqualifiable barbarie humaine.
Rendre hommage, aux Poilus de 14-18, qui - malgré l’enfer des combats - voulaient croire que leur guerre était la « der des der », c’est donner en exemple - aux jeunes générations - leur histoire, qui est notre Histoire à tous.
Rendre hommage, à celles et ceux qui ont accepté que leur destin individuel s’efface devant le destin collectif, c’est perpétuer l’Europe comme devant être notre territoire commun et un continent durablement sans conflit.
Cette Europe que nous léguerons à nos enfants - qu’eux-mêmes transmettrons à nos petits-enfants - doit être un gage durable de paix, de respect et de progrès - partagés par toutes les Nations.
Cette Europe - ni arrogante, ni complaisante - est indispensable à l’approfondissement de la paix, pour éviter que des humiliations d’un jour ne deviennent les ferments des haines du lendemain.
Car si la paix semble prévaloir entre les Peuples et les Nations d’Europe, des conflits perdurent encore sur d’autres continents.
Des agressions entre États, d’absurdes guerres civiles et des terrorismes aveugles engagent toujours des armées et déciment encore des populations.
De l’Irak au Congo, de l'Afghanistan au Moyen-Orient, l’Europe doit continuer à être exemplaire et pouvoir œuvrer en faveur d’un monde pacifié et solidaire, pour que ce 21ème siècle ne reproduise pas les pages sombres de l’histoire du siècle précédent.
La récente actualité de nos alliés américains pourrait nous procurer cette aubaine, pour que les faucons cèdent enfin devant les colombes et que les tensions meurtrières ne s’embrasent pas ou ne s’aggravent plus.
Pour toutes les générations à venir, ne ratons pas cette nouvelle opportunité - qui peut-être un message fort de cette indispensable commémoration que nous célébrons aujourd’hui - en mémoire des guerres passées et en vigilance pour la paix à préserver, toujours et encore.
Comme le disait le Chancelier Konrad ADENAUER, « L’Histoire ne doit pas être que le total des choses qui auraient pu être évitées » !
Je vous remercie de votre attention